- « La religion de l’amour » de Jalal al-dîn Rûmî, textes choisis et présentés par Leili Anvar, Editions Points, collection Sagesses, 2011.
Il existe plusieurs variantes orthographiques : « Jalal » ou « Djalal », « od-dîn » ou « ad-dîn » ou encore « el-dîn », entre autres.


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EXTRAITS

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Ame
« Dans ton âme il y a une âme
Cherche-la !
Dans le mont de ton corps, une perle
Trouve-la !
O soufi qui avance
Si tu cherches
Ne cherche pas hors de toi
En toi, cherche cela ! »
(Jalal al-dîn Rûmî, « La religion de l’amour »)

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Imaginaire
« Dans l’esprit, l’imaginaire
Est comme rien
Mais toi, vois comme l’imaginaire
Fait se mouvoir un monde :
Leurs paix et leurs guerres
Se fondent sur l’imaginaire
Leur gloire comme leur misère
Viennent de l’imaginaire
Mais les imaginaires
Qui sont les pièges des saints
Sont les images des beautés
Qui ornent le jardin de Dieu »
(Jalal al-dîn Rûmî, « La religion de l’amour »)

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Amour
« Bien que les mots qu’on dit
Eclaircissent les choses
L’amour pourtant
Sans parole est plus clair
Alors que la plume
Se pressait pour écrire
Arrivée à l’amour
En deux elle s’est brisée
Voulant définir, la raison
Comme un âne
S’endormit dans la boue
Seul l’amour peut dire
Ce que c’est que l’amour »
(Jalal al-dîn Rûmî, « La religion de l’amour »)

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Promesses
« Oui, les promesses vraies
Sont si douces à entendre
Quand les fausses promesses
Ne font que croître l’angoisse
Les promesses des magnanimes
Sont un trésor en marche
Quand les promesses des êtres vils
Ne sont que du chagrin en chemin »
(Jalal al-dîn Rûmî, « La religion de l’amour »)

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Sandwich à la fumée de barbecue
« La tendresse est, par les temps qui courent, une façon comme une autre de manger son pain nu face à la fumée des barbecues ; si ça ne nourrit pas son homme, ça l’aide à tenir. »
(Yasmina Khadra, « Qu’attendent les singes »)

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En résumé, chut !
– Tu connais Shiva ?
– Qui est-ce ?
– Une déesse hindoue.
– Je ne vois pas le rapport.
– J’y arrive… Shiva disait que, lorsque le vent souffle dans les arbres, il dérange les feuilles sur les branches et ça rend nerveux les oiseaux.
– Et alors ?
– Ce que j’essaye de te dire, bonhomme, est que même si tu ne souffles pas dans les arbres, tu me soûles.
(Yasmina Khadra, « Qu’attendent les singes »)

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Machistes à la carapace cadenassée
« Le machisme a la peau aussi dure qu’une carapace et aussi verrouillée qu’une camisole. A la longue, ça use, et on fait avec. En Algérie, un adage atteste que les têtes de mule viennent souvent à bout des durs à cuire. Nora le constate à ses dépens tous les jours. Elle a beau engueuler, consigner, mettre à pied et verbaliser, elle ne fait que rendre la récidive plus hardie. (…) Chaque propos déplacé est intentionnel. Il s’inscrit dans une forme de harcèlement psychologique savamment calibré. »
(Yasmina Khadra, « Qu’attendent les singes »)

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« Donner à Dieu Sa part »
– Vous vous êtes remis à boire ?
– Je vais me gêner.
– Vous ne devriez pas.
– Et pourquoi donc ?
– Vous revenez de La Mecque, purifié, lavé de tout. Le Seigneur…
– Il faut donner à Dieu Sa part et garder le reste pour soi.
(Yasmina Khadra, « Qu’attendent les singes »)

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Humiliation dévastatrice
« Personne ne survit vraiment à l’humiliation, Eddie. Personne, pas même les moins que rien. Nous avons tous, enfouie pour certains, à fleur de peau pour les autres, cette chose qui nous singularise et qu’on appelle vulgairement l’orgueil. C’est un peu notre boîte de Pandore. Il suffit de le provoquer pour déclencher un désastre. »
(Yasmina Khadra, « Qu’attendent les singes »)

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Coumba Sylla
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