- « Les quatrains du dégoût » de Bernard dit Bottey Zadi Zaourou, Editions CEDA/NEI, 2008.
M. Zadi Zaourou a également publié sous le pseudonyme de Bottey Moum Koussa. Il est décédé en mars 2015.


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- « Dormez, je le veux ! » et « Premières pièces » de Georges Feydeau (domaine public).
Ces oeuvres sont téléchargeables sur le site d’Atramentra.
« Dormez, je le veux ! » est suivi de « Notre futur ».


« Premières pièces » regroupe « Par la fenêtre », « Amour et piano », « Gibier de potence » et « Fiancés en herbe ».


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EXTRAITS

Connaissance et espérance
« Car il faut bien que triomphent la connaissance et l’espérance. Et elles triompheront ! »
(Bottey Zadi Zaourou, « Les quatrains du dégoût »)

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Ouste, la gueuse !
« Voilà que chez nous la politique s’est pris les pieds
Les mains et la gueule dans ses propres déjections
Que donc la gueuse s’éloigne à jamais
Des jardins fleuris de la divine POESIE »
(Bottey Zadi Zaourou, « Les quatrains du dégoût »)

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Premiers arrivés
« Quand les Chinois seront sur Mars
Ils y trouveront, les ayant devancés,
Des Ivoiriens cultivant de la philosophie nihiliste
Car c’est cela même l’ivoirité. (1) »
« (1) Ce concept classique et d’essence culturelle a été, en Côte d’Ivoire, récupéré par les politiciens et dépeint comme une volonté d’exclusion et de xénophobie. »
(Bottey Zadi Zaourou, « Les quatrains du dégoût »)

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Réduit « à un passé simple ou composé »
« Tout cela pour n’être réduit demain
Qu’à un passé simple ou composé… qu’à un imparfait
Tant de souffrances et de luttes enflammées
Pour être bouté hors du Temps et avant même que ne meure le soleil »
(Bottey Zadi Zaourou, « Les quatrains du dégoût »)

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« Par les sciences occultes »
– Lui, c’est un ours ! C’est un porc-épic, le patron !
– Oh !
– Seulement, j’ai mon système… je le traite par les sciences occultes.
– Les sciences oc… quoi ?
– … cultes.
– Je ne connais pas ces parties-là.
(Georges Feydeau, « Dormez, je le veux »)

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« Coups de pied occultes »
– Eh bien, pour ta peine, prends cette malle et porte-la dans la chambre bleue… Quand ce sera fait, tu reviendras… Allez, ffutt ! (Donnant un coup de pied aux fesses de l’un, et parlant à un autre) Voilà ce qu’on appelle les sciences occultes.
– C’est drôle, moi j’aurais plutôt appelé ça les coups de pied occultes.
(Georges Feydeau, « Dormez, je le veux »)

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« Notre futur »

– Eh bien donc, il s’est mis à genoux devant moi et, avec une voix tendre, il m’a dit des choses, oh ! mais des choses ! Je ne comprenais pas toujours, mais je sentais que cela me faisait plaisir ! Oh ! mais c’est égal ! Je t’assure que j’étais très embarrassée ; aussi, de peur de dire des bêtises, je me contentais de répondre « Oui » à tout ce qu’il disait.
– Tu disais oui ? Malheureuse enfant !
– Est-ce que j’ai eu tort ?
– Avec les hommes, c’est si dangereux !
(Georges Feydeau, « Notre futur »)

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« Amour et piano »

« Ouragan » mieux que « gammes »
– (Après avoir écouté le jeu de piano.) Ah bravo ! Je demande pardon à Mademoiselle, mais Mademoiselle fait l’ouragan d’une manière… Oh !
– Comment, +l’ouragan+ ? Ce sont des gammes.
– Moi, j’appelle ça l’ouragan, Mademoiselle… Ca représente mieux à l’imagination ! Tandis que +gamme+, c’est bête, Mademoiselle. C’est le vent à la campagne à travers les portes. (Imitant le sifflement du vent.) C’est tout à fait ça.
– C’est possible, mais à Paris, on appelle ça des gammes.
– Cela ne m’étonne pas ! On a la manie de traduire tout en anglais.
(Georges Feydeau, « Amour et piano » dans « Premières pièces »)

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« Les sonnettes de bête à veine »
– (Apportant une partition de musique) Voici, monsieur.
– Qu’est-ce que c’est que cela ?
– C’est un livre que Mademoiselle appelle comme ça : +Les sonnettes de bête à veine+ et que Mademoiselle a dit de remettre à Monsieur.
– +Les sonnettes des bêtes à veine+ ?
– Oui. Ca doit être de la botanique.
– (Lisant.) Ah, +Les sonates de Beethoven+.
(Georges Feydeau, « Amour et piano » dans « Premières pièces »)
Coumba Sylla
2 commentaires sur “Lectures du vendredi 27 avril 2018 : Bottey Zadi Zaourou, Georges Feydeau”