Lecture du vendredi 15 février 2019 : Guy de Maupassant, Emmanuel Carrère et al.

Avec des textes de Jean-Christophe Rufin, Serge Joncour, Guy de Maupassant, Emmanuel Carrère, Jean-Marie Laclavetine, René Depestre.

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

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Extraits

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

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« Il y a place pour le respect »

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

– Voyons mademoiselle, avouez qu’il était excusable, car, enfin, on ne peut pas se trouver en face d’une aussi belle personne que vous sans éprouver le désir absolument légitime de l’embrasser.

– Entre le désir et l’action, monsieur, il y a place pour le respect.

(Guy de Maupassant, « Ce cochon de Morin » dans « Transports amoureux – Nouvelles ferroviaires »)

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« Plaisanteries horribles »

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

« On ne l’appelait plus dans toute la contrée que +ce cochon de Morin+, et cette épithète le traversait comme un coup d’épée chaque fois qu’il l’entendait.

Quand un voyou dans la rue criait : +Cochon+, il retournait la tête par instinct. Ses amis le criblaient de plaisanteries horribles, lui demandant, chaque fois qu’ils mangeaient du jambon : +Est-ce du tien ?+ »

(Guy de Maupassant, « Ce cochon de Morin » dans « Transports amoureux – Nouvelles ferroviaires »)

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« Que la littérature soit efficace » et « performative »

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

« J’aime que la littérature soit efficace, j’aimerais idéalement qu’elle soit performative, au sens où les linguistes définissent un énoncé performatif, l’exemple classique étant la phrase +je déclare la guerre+ : dès l’instant où on l’a prononcée, la guerre est de fait déclarée. On peut soutenir que de tous les genres littéraires la pornographie est celui qui se rapproche le plus de cet idéal, lire +tu mouilles+ fait mouiller. »

(Emmanuel Carrère, « L’usage du +Monde+ » dans « Transports amoureux – Nouvelles ferroviaires »)

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« Elle était là, debout, trempée, la valise à la main »

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

« Alors, je lui ai ouvert. Elle était là, debout, trempée, la valise à la main, et elle me demandait si je comptais la laisser longtemps comme ça dehors avec le temps qu’il faisait, je lui ai répondu que non, que je, enfin qu’elle, et je lui ai fait signe d’entrer.

– Je passais par là, j’ai vu de la lumière, a-t-elle dit sans sourire, tout en enlevant son manteau pour le poser sur un dossier de chaise, près du poêle.

Je lui ai répondu qu’elle, enfin que je, bon, pas de problème, quoi. »

(Jean-Marie Laclavetine, « Bonheur d’aiguillage » dans « Transports amoureux – Nouvelles ferroviaires »)

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« Le temps a changé de rythme »

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

« Léo, pistolet à la main, s’est laissé avaler par la nuit, et immédiatement le temps a changé de rythme : il s’est mis à passer très lentement. »

(Jean-Marie Laclavetine, « Bonheur d’aiguillage » dans « Transports amoureux – Nouvelles ferroviaires »)

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Coumba Sylla

@ Dakar

 

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