Lecture du vendredi 19 juillet 2019 : Rodney Saint-Eloi

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

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Extraits

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

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Quatrième de couverture

« Chacun d’entre nous devrait écrire une lettre à un ami. Ecrire ces mots qui rappellent notre présence. Lui dire que la ville est debout, que les bouleaux résistent aux saisons, que les goélands cachent loin des îles leurs cris de liberté. Chacun d’entre nous devrait écrire à quelqu’un pour lui dire que, même assassinés, les amis sont chers. Leur rire nous rend vivants. Honneur à Jacques Roche pour qui j’écris ma plus longue lettre : que c’est triste de mourir, sans ses yeux. Ton visage demeure dans mon souvenir comme un soleil. »

(Rodney Saint-Eloi, « Jacques Roche, je t’écris cette lettre »)

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« Comment nommer la mort quand le tombeau est celui d’un ami ? »

« Qui me dira comment nommer la mort quand le tombeau est celui d’un ami. On apprend l’oubli et le deuil. On pleure en silence alors que remonte le fleuve de l’amitié, embrassant le visage lunaire de l’absent. Le pays perdu défile telle la silhouette diaphane de l’ange de nos rêves d’enfant. La certitude est que les nuages ne seront plus les mêmes. Ni le ciel bleu. Ni les mers. Ni les montagnes. »

(Rodney Saint-Eloi, prologue à « Jacques Roche, je t’écris cette lettre »)

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« Garder en nous la lumière »

« Qu’ont-ils fait de ton rire ?

Que peut le poème pour garder en nous la lumière ? »

(Rodney Saint-Eloi, prologue à « Jacques Roche, je t’écris cette lettre »)

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Autres extraits ultérieurement.

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Ce petit livre est ma lecture de ce vendredi 19 juillet 2019, mais en réalité je l’ai lu quelques fois, après que je l’ai acquis en janvier 2017. Et je l’ai lu et relu N fois ces dix derniers mois. J’en trouve les mots beaux, justes, forts, vrais, pour dire l’indicible douleur de la perte d’un être cher. Mais je cherche à trouver ceux qu’il me faut pour dire combien mon ami Saliou Traoré, décédé en octobre 2018, me manque chaque jour. (Saliou Traoré, correspondant régional de l’agence espagnole EFE basé à Dakar, est le faux jumeau de Mamadou Amat. Un duo de journalistes sénégalais et d’amis que seule la mort a séparés.)

Saliou, fan de foot, me manque encore plus aujourd’hui que le Sénégal joue contre l’Algérie en finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019 au Caire, en Egypte. Je l’imagine devant sans télévision, en famille.

Je m’imagine l’appelant pour tenter de le perturber. Je l’imagine décrochant le téléphone pour essayer de contrer mes attaques verbales (il me connaissait un peu, quand même) mais ne réussissant à se concentrer que sur la moitié ou le tiers de ce que lui aurais dit. Et je l’aurais rappelé, après le match, pour une nouvelle salve un peu plus concentrée, cette fois. Mais je l’imagine aussi me promettre de me rappeler car après le match, il aurait à sortir recueillir les réactions, pour une dépêche. Car Saliou a été et est resté un journaliste aimant « le terrain ».

Saliou Traoré. (Photo : Coumba Sylla)
Saliou Traoré. (Photo : Coumba Sylla)

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Saliou-malékoum kɔrɔ-tonton,

J’espère que tu es heureux là où tu es, cher confrère (oui, oui, je l’écris en un seul mot…).

Envoie un peu de ton énergie et de ta joie à nos Lions ce soir, s’il te plaît.

A l’heure où je poste ce billet, ils ne sont pas en bonne posture face aux Fennecs. Les Algériens ont marqué d’entrée de jeu.

Bon, je file. Le coup d’envoi de la seconde mi-temps vient d’être donné. Je dois aller recueillir des réactions…

Ta dɔgɔ-nièce

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Coumba Sylla

@ Dakar

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