Musique du samedi 6 avril 2019 : Felwine Sarr et Dolé

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

Le Sénégalais Felwine Sarr est un homme multi-casquettes. Je ne vous dirai pas : « On ne le présente plus », comme déclarent certains modérateurs de débats avant de s’étaler (longuement) sur la vie de quelque conférencier ou conférencière célèbre qu’ils sont censés introduire (brièvement)…

(Capture du profil de Felwine Sarr sur Twitter)
(Capture du profil de Felwine Sarr sur Twitter.)

Il est né en 1972 à Niodior, dans la région de Fatick (ouest du Sénégal). Les moteurs de recherche vous dérouleront une longue liste d’oeuvres, d’activités et/ou de champs d’activités liés à son nom (« Dahij », « Afrotopia », « Habiter le monde », « Restituer le patrimoine africain », Ateliers de la pensée, Prix Abdoulaye Fadiga pour la promotion de la recherche économique, Biennale des Arts de Dakar Dak’Art, nouvelles, poésie, théâtre, édition…), incluant la musique. La musique avec le groupe Dolé d’abord, qu’il a fondé, puis en solo.

Créé en 1993, Dolé était composé de musiciens aux origines diverses à Orléans, en France, où tous étaient étudiants d’après le magazine musical Reggae.fr. Son registre : le reggae. A son actif, deux albums : « Civilisation ou barbarie » (2000) et « Les mots du récit » (2005),  tous produits par Guelwar-Production. Un label indépendant qui, comme le groupe, n’est plus actif aujourd’hui.

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

« Sur une douzaine d’années », Dolé a donné « à peu près 350 ou 400 » concerts à travers la France, a indiqué Felwine Sarr – qui avait pour nom de scène Andèredans un entretien au blog de reggae « Roots and Culture » daté du 4 mai 2007. Le texte est toujours accessible ce 6 avril 2019 (mais quelles coquilles dans la transcription, eish ! Je l’ai lu avec l’impression de manger du cere [couscous] avec du sable dedans…). L’on y apprend, notamment, que le groupe travaillait, à l’époque, sur un troisième album (qui verra le jour un jour, peut-être, qui sait ?).

Felwine Sarr a réalisé un album solo, « Bassaï » (2007). Dans sa famille, il n’est pas le seul à faire de la musique. Parmi ceux de sa fratrie qui colorent le monde de leurs sons et univers, figurent Majnun (Djibril Sarr), Rhapsod (Youssoupha Sarr), Alibeta (Saliou Sarr), Sahad Sarr de Sahad & The Nataal Patchwork et Tie de Tie & The Love Process (Ngnima Sarr).

A lire :
« Sénégal : premier album pour les frères Sarr, Majnun et Sahad », par Séverine Kodjo-Grandvaux, Le Monde Afrique, 30 mai 2017.
√ « Sénégal : l’éclectique fratrie de Felwine Sarr, entre jazz, philosophie et afro-fusion », par Manon Laplace, JeuneAfrique.com, 20 février 2019 (accès payant).

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

Selon le livret accompagnant « Les mots du Récit », on en doit les paroles et musique à Felwine Sarr/Andère, également lead vocal du groupe.

On y retrouve la plume fine et poétique – même, parfois, mystique – de sa production littéraire (« Mes lacets sont les vers de Khalil Gibran, de Jalal al-dîn Rûmî »), l’homme engagé pour l’Afrique (« Je n’aime pas l’Afrique quand elle rime avec baobab exotique / (…) avec détournements de deniers publics / (…) avec curiosité érotique / (…) avec tam-tam ad vitam aeternam »), contre les colonisations et oppressions (« Sabra et Chatila / La charogne plane sur la bande de Gaza »), contre les mystificateurs (« Certains moudjahidines ont fait dire au Récit des choses qu’il n’a pas dites / Il arrive parfois que la vertu serve d’alibi à la barbarie »), le militant, le rebelle (« Je refuse de me résigner / J’en suis sûr, j’en suis certain, / Ce monde, ce bas monde est ce qu’on en fait »). Un homme à la culture immense, lucide et optimiste (« Réapprendre à dire des mots d’amour sous nos chaumières / Réapprendre notre humanité »)

Dans la liste de ceux qui ont participé à la réalisation de l’album, selon le livret toujours, figurent Abdelali Elbraïe (batterie), Alassane Diagne (guitare basse), Christelle Ragu et Djibril Sarr/Majnun (choeurs), Carl Marche (trompette), Christophe Brégaint (trombone, percussions), David Bertrand (claviers), Fred Brasset (accordéon), Greg Matolet (guitares), Greg Robert (saxophone, harmonica) avec, comme invité sur un des morceaux, Alim M.

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

Quinze titres au total, certains avec des accents jazz ou folk, composent « Les mots du récit », incluant deux versions de « Notes clouées ».

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

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Extraits

Felwine Sarr & Dolé, « Soumbédioune Blues »

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Felwine Sarr & Dolé, « Les mots du récit »

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Felwine Sarr & Dolé, « Sunset Mood »

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Felwine Sarr & Dolé, « Notes clouées »

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(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

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Coumba Sylla

@ Dakar

2 commentaires sur “Musique du samedi 6 avril 2019 : Felwine Sarr et Dolé

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