- « Latérite », de Véronique Tadjo (e-book), Editions FeniXX, 2015.
Publié à l’origine aux Editions Hatier / Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT, ancêtre de l’Organisation Internationale de la Francophonie – OIF), collection Monde Noir Poche, 1984.
Prix littéraire 1983 de l’ACCT.

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A propos de l’auteure…

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- « Leurres et lueurs », de Birago Diop, Editions Présence Africaine, 1960 (réédition 2008).

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A propos de l’auteur…


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Extraits

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« Se laisser bercer par la magie des mots qui font la ronde »

« C’est une histoire sans histoire qu’on aurait pu écrire il y a longtemps. Il était une fois… Se laisser bercer par la magie des mots qui font la ronde. Elle raconte la vie comme on l’étale au marché de midi. La vie de toutes les couleurs : des vertes et des pas mûres ; amères et aigres-douces. »
(Véronique Tadjo, « Latérite »)
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« Savoir tracer les chemins de liberté »

« Il faut savoir bâtir
Sur les ruines des cités
Savoir tracer
Les chemins de liberté. »
(Véronique Tadjo, « Latérite »)
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« Trop d’espoirs à féconder »

« Il faut que tu reviennes
De cette longue chevauchée
De cet exil sans fin
Au plus profond de toi
Viens boire à chaque bouche
La clameur de ton peuple
Tu as trop d’espoirs
A féconder
Trop de chaînes à éclater. »
(Véronique Tadjo, « Latérite »)
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« Elle voulait voir le matin »

« La peine existait bien au fond de sa poitrine comme un chat recroquevillé et prêt à bondir mais la nuit était jeune et elle voulait voir le matin. »
(Véronique Tadjo, « Latérite »)
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« Mon rêve s’est enfui »

« J’avais fait un beau rêve
Rien qu’un peu d’amour aujourd’hui,
Mais comme une bulle qu’on crève
Mon rêve s’est enfui. »
(Birago Diop, « Vernale » dans « Leurres et lueurs »)
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Impossible de « vous dire comment je vous adore »

« Je voudrais vous dire des choses si tendres,
Vous murmurer des mots si doux,
Que seules les fleurs mortes peuvent entendre
Car c’est tout ce que j’ai de vous.
(…)
Je voudrais vous dire comment je vous adore.
Hélas je ne le pourrais pas,
Et c’est en mon rêve qui s’envole à l’aurore
Que je dois le dire tout bas. »
(Birago Diop, « Impossibilité » dans « Leurres et lueurs »)
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« Les Morts ne sont pas morts »

« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis ;
Ils sont dans le Sein de la Femme,
Ils sont dans l’Enfant qui vagit
Et dans le Tison qui s’enflamme.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans le Feu qui s’éteint,
Ils sont dans les Herbes qui pleurent,
Ils sont dans le Rocher qui geint,
Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure,
Les Morts ne sont pas morts.
Ecoute plus souvent
Les Choses que les Êtres,
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C’est le Souffle des Ancêtres. »
(Birago Diop, « Lassitude » dans « Leurres et lueurs »)
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« Quel coeur entendra nos vastes clameurs ? »

« Quand nos Morts sont venus avec leurs Morts
Quand ils nous ont parlé de leurs voix lourdes ;
Comme nos oreilles ont été sourdes
A leurs cris, à leurs appels les plus forts
Comme nos oreilles ont été sourdes,
Ils ont laissé sur la Terre leurs cris,
Dans l’air, sur l’eau, ils ont tracé leurs signes
Pour nous Fils aveugle sourds et indignes
Qui ne voyons rien de ce qu’ils ont mis dans l’air, sur l’eau où sont tracés sur leurs signes.
Et puisque nos morts nous sont incompris
Puisque nous n’entendrons jamais leurs cris
Si nous pleurons doucement, doucement
Si nous crions rudement nos tourments
Quel coeur entendra nos vastes clameurs
Quelle oreille les sanglots de nos coeurs ? »
(Birago Diop, « Vanité » dans « Leurres et lueurs »)
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Coumba Sylla
@ Dakar
2 commentaires sur “Lectures du vendredi 23 août 2019 : Véronique Tadjo, Birago Diop”