Musique du samedi 20 avril 2019 : Matador

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

Matador est le nom d’artiste du rappeur sénégalais Babacar Niang.

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

Il est membre fondateur de Wa BMG 44, un des groupes parmi les plus marquants du rap au Sénégal, et aussi parmi les plus engagés, d’après des acteurs et spécialistes : voyez par exemple cet extrait du documentaire « Wa BMG 44, les voix du peuple », signé Thierno Seydou Nourou Sy, ou lisez les pages que lui consacre Afrisson.

[Ceux qui fréquentent les allées musicales de cet espace auront noté que je recours très souvent à Afrisson pour les bio- et discographies des artistes africains, et combien je suis admirative du travail de ce site.]

Selon Music In Africa, Matador est aussi un des précurseurs du slam au Sénégal.

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

Une des très bonnes sources concernant le hip-hop et ceux y sont actifs – ou l’ont été – dans ce pays, c’est le livre « Wala Bok – Une histoire orale du hip-hop au Sénégal » de l’artiste et cinéaste Fatou Kandé Senghor, publié aux Editions Amalion en 2015.

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

Dans cet ouvrage, Matador explique être venu au rap par la danse – ayant cela en commun avec beaucoup de ses camarades pionniers de ce genre musical au Sénégal.

« Dès l’âge de 12 ans, en 1984, j’ai commencé à danser. Je suivais mes grands-frères et cousins qui dansaient. C’est comme cela que j’ai taquiné le breakdance », a-t-il raconté à Fatou Kandé Senghor. « Je me suis mis au graffiti et j’ai commencé à reprendre des textes de rap américain comme [ceux de] Grandmaster Flash et Afrika Bambaataa à l’époque. Je n’ai vraiment pas senti venir la période où je me suis mis au rap. C’est venu naturellement. Mon enfance s’est passée à Thiaroye (en banlieue de Dakar) dans le monde hip-hop, même s’il m’arrivait de me déplacer à Dakar avec un groupe d’amis basés à Guédiawaye (également en banlieue de Dakar) ».

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

Dans « Wala Bok », on apprend également que le groupe BMG 44 a été nommé au départ d’après les initiales des prénoms ou nom de ses fondateurs – B de Babacar (Babacar Niang alias Matador), M de Makhtar (Makhtar Sy alias Makhtar Le Kagoulard) et G de Gaye (Omar Gaye). Puis le sigle a signifié différentes choses au fil du temps. N’attendez pas que vous les donne toutes (je ne vais pas le faire mais je peux vous dire où vous pouvez tout savoir : c’est dans « Wala Bok » 😉 !).

Le chiffre 44 fait référence à l’année 1944, l’année où, le 1er décembre, des soldats africains ayant combattu pour l’armée coloniale française – des tirailleurs sénégalais – ont été massacrés à Thiaroye. Ces hommes réclamaient des arriérés de soldes. La thèse officielle parle d’une « mutinerie » réprimée dans le sang avec 35 tirailleurs tués, ce que contestent des historiens dont la Française Armelle Mabon (au moins 300 morts, selon elle).

Revenons à notre album.

« Vox Populi » comprend au total 16 titres, incluant de nombreuses collaborations et beaucoup d’énergie. La pochette, quoique sommaire, est très esthétique, avec des photos signées Sandy Haessner.

(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

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Extraits

Matador & Nage, « Hip-hop attitude »

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Matador, Tamika & Mamadee, « Intro M.A.T.A.D.O.R »

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Matador & Fatoumata, « Inokakouma »

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Matador, « Sama Sénégal »

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Au-delà de cet album…

Matador & Souleymane Faye, « Dolé »

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A toutes fins utiles, page Facebook de Wa BMG 44.

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(Photo : Coumba Sylla)
(Photo : Coumba Sylla)

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Coumba Sylla

@ Dakar

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